3000 ans d'histoire

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La vigne et le vin proviennent du continent asiatique, plus précisément d’une région que l’on nomme le Croissant fertile et dont le Liban fait partie. Ce que l’on sait moins, c’est que ce sont les Phéniciens (les ancêtres des Libanais actuels) qui, outre l’alphabet, développèrent et répandirent les plantes sacrées que sont la vigne et l’olivier autour de la Méditerranée et même au-delà. Le Liban est donc l’un des berceaux de la viticulture et « La renommée du vin du Liban » est même déjà mentionnée dans la Bible.

« Déguster un vin du Liban, c’est faire un pèlerinage aux sources de l’histoire et de la civilisation du vin. »

Histoire du vin libanais

Le Liban, l’ancienne Phénicie, est un petit pays du Levant, situé à l’extrémité orientale de la Méditerranée. De par sa faible superficie, ses montagnes, ses hivers enneigés et son abondance d’eau, le pays fut longtemps surnommé « la Suisse du Proche-Orient ».

Au Liban, la vigne était déjà cultivée 7’000 ans avant J.C. Quant à la production de vin, elle y est attestée depuis plus de 3'000 ans ! 

De ce fait, la culture de la vigne et du vin y est le fruit d’une très longue tradition et d’une expérience millénaire. Dans l’Antiquité, les vins du Liban étaient si renommés que leur exportation se pratiquait non seulement autour de la Méditerranée, mais également jusqu’en Chine. Les Pharaons, par exemple, emplissaient leurs caves de vins du Liban, qui étaient alors un produit de luxe très prisé par les élites égyptiennes. 

En revanche, sous l’Empire ottoman qui domina le Liban durant plusieurs siècles, la production de vin n’était autorisée que pour les besoins liturgiques. Après un long déclin, la production commerciale de vin commença à renaître au milieu du XIXe siècle, grâce aux missionnaires jésuites qui fondèrent Château Ksara en 1857. Ils introduisirent de nouvelles méthodes de vitiviniculture françaises, posant ainsi les jalons de ce qui deviendra la production des vins modernes libanais. 

Peu après, en 1868, M. Pierre Eugène Le Brun, un Français établi au Liban, créa le Domaine des Tourelles. D’autres domaines furent fondés par la suite, dont celui de Château Musar, créé en 1930 par M. Gaston Hochar père et celui de Château Kefraya, créé dans les années 1950 par M. Michel de Bustros. Tous deux acquérirent rapidement une renommée internationale. 

Cave Kouroum, également situé dans le village de kefraya, a longtemps fourni des raisins aux autres avant que son propriétaire, M. Bassim Rahhal, ne décide de lancer sa propre production en 1998. C’est également dans les années 1990 que se développèrent de nouveaux petits domaines, dont Château Saint-Thomas (famille Touma) et Domaine de Baal (vins bio produits par M. Sébastien Khoury). 

Les moines maronites font aussi leur propre vin bio, Adyar, produit avec des assemblages de cépages provenant des divers monastères établis sur tout le territoire libanais. Le Couvent Rouge termine notre sélection actuelle. Il provient du village homonyme (Deir El Ahmar) qui se situe près de Baalbek, où il est produit par une coopérative regroupant de nombreux viticulteurs locaux et qui a été créée en l’an 2000. De nos jours, il existe une quarantaine de domaines viticoles au Liban. Le pays compte quelques 27’000 hectares de vignes, mais seulement près de 3'000 ha de raisins de cuve. 

En comparaison, la Suisse, qui est également un petit pays producteur, compte cinq fois plus de raisins de cuves, soit environ 15'000 hectares.

Les vins du Liban sont des raretés mondiales qu’il faut absolument découvrir !

Les alentours du village de Kefraya, dans la plaine de la Bekaa (© M-E Hobeika 10.2012)

Le Terroir

La majorité du vignoble libanais se trouve dans la fertile plaine de la Bekaa, sur les contreforts du Mont-Liban, entre 900 et 1500 mètres d’altitude. 

Le sol y est argilo-calcaire et caillouteux. Les hivers sont pluvieux et enneigés. Les étés sont longs et secs avec des nuits fraîches. L’irrigation ne s’avère pas nécessaire car les racines de la vigne peuvent descendre jusqu’à 18 mètres de profondeur afin d’y puiser l’eau accumulée durant l’hiver. « La combinaison du sol, de l’altitude et de l’ensoleillement donne des vins frais mais concentrés, qui allient équilibre et élégance. » 

Un climat si exceptionnel que la plupart des maladies traditionnelles de la vigne sont absentes, ce qui permet des cultures naturelles. Quant aux vendanges, elles s’effectuent encore entièrement à la main.    « Cette terre est une terre à vignes, l’une des meilleures au monde ».Et ce n’est certainement pas un hasard si les Romains y ont érigé, à Baalbek, l’un des plus grands temples du monde romain : le monument dédié à Bacchus, le dieu du vin.

Domaine de Château Kefraya

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